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Camille CORREAS

Né en 1993

Vit et travaille à Paris.

Au travers de créations olfactives, Camille Correas tend à abolir une hiérarchie sensorielle et sociale. Celle qui envisage la céramique comme une « porte terrestre vers l’imaginaire »,  réinvente le dialogue entre l’œuvre et le spectateur, pour faire de ce dernier un être actif. Sa recherche d’un art plus inclusif passe par la volonté de solliciter les sens de manière totale. De ce fait la terre, surface palpable et support du volume fantôme qu’est le parfum, matérialise le passage du monde réel à la fiction.

Camille Correas n’a eu de cesse de réinventer son rapport à la matière. Pâtissière et cuisinière durant sept ans, elle commence par se l’approprier en la malaxant, la sentant et la goûtant. Elle en découvre la complexité tout en se confrontant à un milieu où la hiérarchie écrase le ressenti. Bien que son besoin d’une étroite collaboration avec les sens ait pris racine dans sa formation culinaire, elle décide à vingt-trois ans de quitter son poste de pâtissière en palace dans lequel elle se sent déshumanisée. En 2016, elle intègre les Beaux-Arts de Paris et renoue avec la matière. Camille Correas y retrouve cuisson, glaçage et la même exigence dans le traitement des matériaux, mais cette fois, les modèle à son image. Sa pratique s’affirme et se politise, pendant que l’artiste découvre une nouvelle matière, en l'occurrence charnelle, celle du corps des femmes. 

Imprégnées à la fois par la science-fiction féministe, les sciences occultes et l’excès orgiaque de l’esthétique baroque, ses œuvres renferment une narration de résistance à la portée féministe. Les sculptures en céramique, êtres aux odeurs et formes tout aussi séduisantes que menaçantes, incarnent cette hybridité. En créant des ambiances olfactives, Camille Correas suscite la mise en place d’une atmosphère intime où l’art, territoire familier, s’exprime sans imposer une vérité. 

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Crédits photos : Shinta Angelina Lauw

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