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         Maxime Simon & Emmanuel Abiteboul

Petrichor 

2 décembre 2021 au 15 janvier 2022

Myriam Chair est heureuse d’annoncer son exposition inaugurale intitulée PETRICHOR, présentant les récents travaux des artistes Maxime Simon et Emmanuel Abiteboul. 

Le parfum de Pétrichor, signé par le Parfumeur Paul Guerlain, se diffuse subtilement dans l’espace et acquiert ici le rang d’œuvre d’art autonome. Conçu spécialement pour l’exposition en collaboration avec l'Atelier du Parfumeur - l'IFF, il est le fil conducteur unissant les travaux de Maxime Simon et d’Emmanuel Abiteboul.

 

C’est par le caractère le plus ancestral de cette senteur, que les artistes nous présentent leurs œuvres empreintes de symbolique. Emmanuel Abiteboul et Maxime Simon nous projettent dans un monde naturel, aux temps immémoriaux, peuplé d’entités symboliques et mystiques. Maxime Simon convoque des images de sculptures antiques, des figures évoquant les mythes païens fondateurs. La danse tient une place centrale dans les œuvres des deux artistes. mettant en valeur son usage dans l’expression rituelle. Emmanuel Abiteboul explore la trace laissée par la présence humaine, végétale et animale, qui anime le travail de l’artiste et questionne notre rapport à la matière et au temps.


                                       

Texte - Adriana Bustamante

pétrichor, nom masculin
Odeur qui se dégage de la terre lorsque tombe la pluie après une période sèche.
du grec ancien πέτρα / pétra (« pierre ») et ἰχώρ / ikhṓr (« fluide, sang »), l’ichor désignant le sang des dieux dans la mythologie grecque.

A deux pas du Panthéon, sanctuaire et lieu de mémoire des illustres de notre histoire, l’exposition PETRICHOR est une ode aux métamorphoses de la nature. C’est l’orage qui est mis en scène à la Galerie Myriam Chair, en trois actes merveilleusement ficelés par les artistes Emmanuel Abiteboul et Maxime Simon. Paul Guerlain signe le parfum Pétrichor, véritable oeuvre olfactive.

Nous arrivons trop tard ! Après la pluie, après le carnage, la mémorable odeur du pétrichor ne trompe jamais, l’eau et le sang ont déjà coulé. C’est le récit de cette incroyable transformation qui nous est conté.

Le calme règne dans la forêt, une chrysalide est endormie dans un moelleux lit de mousse (A golden chrysalis sleeping in soap), pourtant la lumière est annonciatrice de l’orage et l’écran entre le royaume des phénomènes naturels et nous semble franchi (Sacre). Les esprits primordiaux transparaissent des buissons et viennent à notre rencontre, nous devenons alors leur auditoire. Le spectacle est prêt à débuter.

Les Thriae d’Emmanuel Abiteboul représentent les trois danseuses de la colonne de Delphes, symboles du monde végétal. Leurs contours sont indéfinis, les figures semblent flotter dans le vent. Leurs surfaces bougent, la pluie et la violente tempête ont laissé des marques. Pour autant le sacré ne faillit pas comme en témoignent leurs auréoles en or blanc.

Inspiré par la mise en scène de Pina Bausch du Sacre du printemps, le triptyque Pétrichor de Maxime Simon évoque cette transformation. Les corps de ces danseuses épousent successivement les tempos de l’insouciance, de la colère et de l’apaisement. Le ciel au-dessus d’elles les accompagne tel un métronome.

La pluie est battante. Le sang coule. L’odeur du pétrichor envahit la forêt. C’est une forme de caresse après la violente tempête.

Certains se sont cachés. Certains ont disparu. Phasma dans la tablette de cire d’Emmanuel Abiteboul invite au souvenir. Le corps est absent et pourtant son allure totémique et christique nous interpelle. Comme si la trace le rendait plus présent que sa présence même.

Lieu du souvenir. A la panique succède la soudaine et lumineuse épiphanie, le ciel se dégage, l’écran reprend ses droits. Restent les traces. Les visages semblent figés dans la pierre et simultanément gravés dans nos mémoires. A l’inverse de Pygmalion, les Hommes prennent ici la forme de statues (Simulacre), cette mutation n’est pas tout à fait terminée pour certains chez qui la chair vive transparaît encore.

Le fil jaune rappelle l’épisode orageux. Ces figures deviennent immortelles, des sortes de fétiches. Elles viennent clore le cycle mais pourront tout aussi bien le réenclencher.

 

On pourra conserver avec soi l’odeur du pétrichor et la garder longtemps avec nous, elle pourra même devenir une forme de mantra “après la pluie, vient toujours le beau temps”.

En collaboration avec

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